Je suis photographe du patrimoine abandonné. La photographie est entrée très tôt dans ma vie. Mon père m’avait transmis enfant, les images des reportages qu’il avait fait dans les années 60 au Congo et qui me fascinaient. Des histoires en noir et blanc de ce pays lointain encore colonisé, ces visages, ces villages de cases, ces rivières, le souvenir de jours heureux d’un temps révolu.
De cela est née mon envie de mettre en lumière par la photographie, des lieux oubliés de tous, des espaces temporels passés mais encore bien présents dans les mémoires collectives.
J’utilise la photographie comme vecteur de ma narration. Pour moi le visuel et l’écrit son intimement liés. Ils s’étayent l’un l’autre, se portent et transmutent un dialogue poétique qui nous parle aussi de notre intime à tous, de notre place d’humain dans l’univers.
Je parcours l’Europe en quête de ces lieux jadis souffrants dont on ne décèle maintenant qu’un avant, passé sous la patine du temps et que la nature soigne à sa façon en encerclant de ses bras, portes et fenêtres comme pour adoucir le point de rupture qui a causé l’oubli.
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