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Crédit: Camille Gharbi
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Vernissage Camille Gharbi - Ce(ux) qui reste(nt)

L'UPP est ravie de vous convier au vernissage de l'exposition “Ce(ux) qui reste(nt)”  de Camille Gharbi


Le vernissage se tiendra le jeudi 06 juin 2024 à partir de 18h30
L'exposition est visible du 06 juin au 08 juillet.

 

« Ce(ux) qui reste(nt) » est une réflexion visuelle sur la question de l’habitat et le sentiment d’appartenance à un lieu, mise en perspective du fait politique.

Il s’agit de la restitution d’une résidence artistique portée par le bailleur social HABITAT 08 et l’association de photographie contemporaine La Salle d’Attente, au printemps 2022, pendant la campagne présidentielle qui a vu une fois de plus l’extrême droite arriver aux portes du pouvoir.

Bogny-sur-Meuse, département des Ardennes.

Dans le quartier de Braux, sur les berges de la Meuse qui glisse entre les reliefs de forêts, l’immeuble Tisserand va être démoli. L’imposante barre HLM de 70 logements, construite dans les années 60 pour loger les travailleurs attirés par l’industrie florissante de la région, est devenue vétuste. Située en zone inondable, désertée de ses occupants partis chercher du travail ailleurs, elle n’abrite plus qu’une poignée de locataires. Des natifs du coin pour la plupart, dont certains vivent là depuis des décennies, et pour qui la perspective de relogement, même très proche, est un arrachement.
Aux souvenirs des années joyeuses évoquées par les habitants, ceux de l’immeuble-village installé au coeur d’une petite ville dynamique, succèdent l’incompréhension et l’amertume. Dans cette petite commune où le taux de chômage dépasse les 20 %, historiquement située à la gauche de l’échiquier politique mais où l’extrême droite arrive en tête des élections présidentielles depuis plus de dix ans, un sentiment d’abandon et d’injustice se développe. Une impression d’avoir travaillé, d’avoir « joué le jeu », et d’être déconsidérés. « On a bossé, on a tout fait bien, et voilà comment on nous traite... »

 

Faire le portrait de l’immeuble Tisserand et de ses derniers locataires, c’est mettre en lumière un certain visage de la France, une France éloignée de la start-up nation, de l’esprit de conquête, et du toutnumérique, sur laquelle les retombées économiques ne ruissellent pas.

Les habitants de la rue Tisserand incarnent contre leur gré « ceux qui ne sont rien » , pour reprendre les termes significatifs du président Emmanuel Macron, prononcés au cours de son premier mandat. Ils sont les laissés-pour-compte de l’ultra-libéralisme, ceux des petites pensions de retraite et des fins de mois difficiles, à qui il ne suffit pas de traverser la rue pour trouver du travail. Face à la flexibilité, la fluidité, l’interchangeabilité, ils sont l’ultra-local, la petite échelle, le village. Ils ont pour la plupart toujours vécu là. Ils sont du coin. Ils aiment leur coin.

Ils ne comprennent pas comment les choses ont pu dériver à ce point. Malgré cela, ils ont été heureux. Mené à partir de leurs mots et de leurs subjectivités, ce travail est une réflexion sur la perméabilité de notre présence au monde, sur les liens qui inscrivent l’humain dans son territoire de vie.

Les histoires individuelles de chacun résonnent avec l’histoire collective qui nous traverse. Celles recueillies auprès des habitants de la rue Tisserand racontent en creux la fracture sociale qui sépare la France des élites et celle des classes dites « populaires ». Elles nous parlent également de la porosité des frontières entre nous-même et le reste du monde. Vivre quelque part n’est pas un phénomène neutre. Les frontières entre le fait d’ « habiter » et d’ « être habité par » sont ténues. Vivre quelque part, c’est aussi avoir un peu de ce « quelque part » qui vit en soi.

À l’instar des célèbres mots de Nicolas Bouvier, écrivain du voyage et de l’altérité : « On croit qu’on va faire un voyage, et c’est le voyage qui nous fait, ou nous défait. »

© Crédit photos : Camille Gharbi

Jeudi 6 juin 2024
18h30 - 21h30 (GMT +2)
Date d'échéance des inscriptions : 6 juin
Union des Photographes Professionnels
11 rue de belzunce
75010 PARIS 10
  • Gratuit


Inscriptions closes
Intervenants
Camille GHARBI

Camille Gharbi vit en région parisienne. Sa pratique artistique porte sur des problématiques sociales contemporaines suivies au long cours, dont les violences de genre, la justice sociale, le vivre ensemble. Son travail se construit sur un équilibre entre deux échelles : les histoires singulières et spécifiques sont articulées à l’histoire globale et collective, afin de faire émerger la construction du fait social. Entre photographie documentaire et plasticienne, sa démarche interroge l’état du monde en jouant sur la distance et l’esthétique afin de convoquer l’empathie et le sensible.

En parallèle de sa démarche personnelle, elle travaille en commande dans les domaines de la photographie d’architecture, de la photographie de presse (Le Monde, Télérama), et du portrait.

Son travail a été présenté lors d’expositions et de festivals de photographie nationaux et internationaux tels que le festival FOTORIO, à Rio de Janeiro (2023), la BIENNALE PHOTOCLIMAT à Paris (2023), le Festival Circulation(s) à Paris (2019), la Nuit des Images au PHOTOELYSEE à Lausanne (2019), la Nuit de l’Année aux Rencontres Photographiques d’Arles (2019), l’exposition Lens Culture Emerging Talent Award à New-York (2019), ou l’Arte Laguna Prize à Venise (2018).

Camille Gharbi est lauréate de Prix Fidal Youth Photography Award 2018 et du BBA Gallery Photography Award 2021 pour sa série « Preuves d’amour », du Lens Culture Emerging Talent Award 2018 pour sa série « Lieux de vie », ainsi que du Mentorat des Filles de la Photo 2020 avec son travail «Les monstres n’existent pas». L’enquête du journal Le Monde, «Féminicides : mécanique d’un crime annoncé», sur laquelle elle a assuré l’ensemble du travail photographique, est lauréate du VISA D’OR de l’Information Numérique au festival Visa pour l’Image 2020. Elle fait partie des lauréat.es de la Grande Commande Photographique, portée par la Bibliothèque Nationale de France et le Ministère de la Culture, en 2022.

Ses oeuvres sont présentes dans la collection de la Bibliothèque Nationale de France, la collection de la Fondation Fidal, la collection du musée de l’Université de Poitiers, ainsi que dans des collections privées.

Lieu

Union des Photographes Professionnels

11 rue de belzunce
75010 PARIS 10

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Jeudi 6 juin 2024
18h30 - 21h30 (GMT +2)
Date d'échéance des inscriptions : 6 juin
Union des Photographes Professionnels
11 rue de belzunce
75010 PARIS 10
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